Avez-vous déjà remarqué certaines maisons ayant une importante toiture mansardée qui offre un style architectural bien particulier? Vous avez peut-être eu la chance de passer devant une maison de style Second Empire. Présentes autant au cœur des municipalités qu’en bordure des rangs, les maisons du style Second Empire sont réparties sur l’ensemble des treize municipalités de la MRC de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent.
SPHL vous propose d’en savoir plus sur ce style architectural né en France durant la période du Second Empire (1852-1870).
Comment reconnait-on l’architecture du style Second Empire ?
Le trait architectural dominant du style Second Empire se caractérise par sa forme de toit brisé inspiré de l’architecte François Mansart. L’objectif initial de cette vision, était de créer une architecture impressionnante qui proposait un effet de grandeur et de prestige.
En utilisant une toiture à deux pentes successives nommées le brisis et le terrasson, cela avait l'avantage de maximiser l'espace sous les combles et constituait une façon simple d'ajouter un ou deux étages à un bâtiment existant sans être obligé d'ajouter de la nouvelle maçonnerie.
On distingue principalement deux types de bâtiment arborant une toiture mansardée. Le premier est un modèle plutôt rectangulaire à un étage, excluant l’étage des comble (espace situé sous la toiture), coiffé d’un toit brisé sur deux versants.
Le second est davantage carré et peut avoir jusqu’à deux étages excluant toujours celui du comble. Il a également un toit brisé mais cette fois-ci sur quatre eaux. En faisant référence aux expériences passées, on construit ce style de maison sur des fondations surélevées permettant ainsi de contrer le froid hivernal. En étant positionnée au-dessus du sol, il devient nécessaire d’ajouter des marches et apparait ainsi les galeries. Pour favoriser l’écoulement des eaux pluviales et de la neige, l’avant-toit déborde largement la verticale des murs. La galerie devient alors un élément important de la composition d’ensemble d’une maison de style Second Empire.
Cette galerie, conçue indépendamment du bâtiment, possède son propre toit, des colonnes en bois et une balustrade composée habituellement de balustres d’inspiration Renaissance ou Classique.
On retrouve également grâce à la forme arquée ou convexe de la toiture, certains éléments décoratifs tels que des faîteaux en fer et des lucarnes aux apparences variées.
La cuisine d’été est toujours prisée puisqu’elle favorise l’entreposage d’objets et de nourriture durant l’hiver, libérant ainsi un précieux espace à l’intérieur de la maison.
• Toit à deux ou à quatre versants
• Présence de lucarnes
• Volume carrée ou rectangulaire à un ou deux niveaux d’occupation en plus des combles habitables
• Disposition symétrique des ouvertures
• Fenêtres à guillotine à carreaux
• Galerie en façade avant couverte par son propre toit ou par l’avant-toit de la toiture principale
• Composantes décoratives : chambranles autour des portes et des fenêtres, planches cornières, aisseliers, entablement au-dessus de la porte principale
• Présence fréquente d’une cuisine d’été
Que sont devenues les maisons de style Second Empire ?
D’inspiration française poste Napoléonienne, ses particularités architecturales témoignent du patient modelage de cette habitation qui a su évoluer avec le temps. Dès les années 1890, nombreux sont les bâtiments de ce style architectural à être la proie des flammes. Les pompiers du début du XXe siècle attribuaient cela aux toits mansardés, puisqu’il s’agissait de l’endroit où débutait l’incendie. C’est pourquoi, dans les années 1920 et 1930, de nombreux propriétaires de bâtiments situés dans les secteurs commerciaux ont été dans l’obligation de changer leur toiture. Elle est alors rapidement délaissée au profit des constructions et produits plus standardisés de l’ère industrielle.
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La préservation passe par l’entretien
Les bâtiments patrimoniaux possèdent une identité qui les caractérise et qu’il faut préserver. Bien qu’il soit parfois nécessaire de les adapter aux réalités et besoins contemporains, les rénovations effectuées devraient être réalisées en respect du style architectural et en gardant à l’esprit leur réversibilité. Il faut donc avant tout privilégier l’entretien afin de préserver les acquis du bâtiment et ainsi prévenir des coûts importants de rénovations. Puis, restaurer et réparer les éléments architecturaux endommagés plutôt que de les remplacer. En agissant de la sorte, les interventions apportées au bâtiment respecteront le style et seront probablement plus économiques. Si le remplacement s’avère nécessaire, il serait recommandé d’opter pour un choix de matériau qui correspond le plus possible à celui qui doit être remplacé afin de conserver tout le charme authentique de la maison.